Fonctionnaire

La situation de la martinique aujourd'hui est en grande partie due à l'absence de vision politique pertinente de nos élus locaux, et à leur incapacité à penser le développement économique et social de ce territoire. Ils en viennent à pratiquer la fuite en avant, réclamant toujours plus de pouvoirs en omettant soigneusement de dire ce qu'ils ont fait des larges pouvoirs que la décentralisation leur a donnés ainsi que les modifications successives de la constitution. Dans le cadre institutionnel actuel (art 73), des moyens d'agir : en matière de développement économique, d'aménagement du territoire (y compris sur l'organisation du transport), de coopération régionale, de culture, de formation professionnelle, d'urbanisme, assortis de moyens financiers constitutionnellement garantis sont à la disposition de nos élus. Qu'ont -ils fait de tous ces pouvoirs ? Nous attendons de le savoir. Prétextant de carcans qui les empêcheraient d'agir, nos chers élus réclament ni plus ni moins le passage à l'article 74. Bref ces messieurs-dames se voient en président du gouvernement local de la martinique et en ministres. Ils oublient un petit détail qui a pourtant son importance. En effet, si l'article 74 confère plus d'autonomie aux collectivités d'oute mer qui le souhaitent par rapport à l'Etat Français, cet article 74 donne également à l'Etat Français plus d'autonomie par rapport à ces collectivités, c'est à dire moins d'obligations à leur égard. Concrètement, cela se traduit par moins de solidarité financière et économique (cf l'exemple de saint martin qui voit fleurir les impôts car l'Etat ne garantit plus le produit fiscal voté et son éviction d'un certains nombre de fonds). Il en résulte une fragilisation de ces territoires et une diminution des acquis sociaux dont il convient que la population sache. Plus de pouvoirs (juridiques) de faire, moins de moyens (financiers et économiques) de faire, cela peut se résumer par cette formule : "ON N'EPILE PAS UN CHAUVE". Ce n'est pas de pouvoirs que les hommes politiques martiniquais ont besoin - les pouvoirs actuels suffisent largement et ils sont d'ailleurs incapables de les expérimenter dans leurs domaines de compétences - mais d'un projet économique et social débarassé de tous les archaismes, fondé sur le vivre ensemble de toutes les femmes et de tous les hommes, quelque soit leurs origines. C'est d'une ouverture sur la modernité et le monde, grâce aux langues étrangères que nous-mêmes et nos enfants pratiqueront sans enfermement. Donc, massivement, il faudra dire non à cette évolution institutionnelle porteuse de beaucoup d'incertitudes. Comment, demain, feront-ils sans moyens financiers appropriés, ce qu'ils sont incapables de faire avec beaucoup de moyens financiers aujourd'hi ?