





Le reconnaître comme une langue régionale à part entière
bonsentologue | Linda KSL, Réunion |
Démystifier notre passé | Jeanphi, Guadeloupe |
enseigner | association momon papa lélà, Réunion |
Mémoir, culture et identité | Ambass R, Mayotte |
une seule guyane et plusieurs peuples | BOUBATH, Guyane |
Enseignement à l'école des langues régionales
Il y a nécessité de sortir de la polémique stérile et dérangeante de l'enseignement du créole à l'école et de se centrer sur l'enfant créole scolarisé et le respect de cet enfant puis de l'homme créole et du respect dû à cet homme.
Pour que le Réunionnais soit en paix avec lui-même et avec les autres, reconnaissons lui sa langue, et sa culture dès la maternelle.
L'accueil doit se faire en créole dans sa langue et en français s'il parle le français.
Les différentes variantes du créole sont nécessaires et il n'est pas difficile de les utiliser en tant qu'Enseignant. Ce dernier doit être formé en conséquence et au courant de la situation sociolinguistique ici.
Pendant le cours la langue créole devra aussi être utilisée à plusieurs moments selon nécessité et notamment pour dialoguer avec l'enfant dans sa langue.
Reconnaître et valoriser l'enfant c'est une nécessité qui permettra de sortir du conflit socio linguistique dans lequel nous nous trouvons.
Dans les administrations, les réunions de professeurs, les réunions de travail, la langue Créole doit avoir sa place et ce n'est pas le cas à la Réunion et les exemples sont nombreux où cette langue est dévalorisée, fusillée.
Ces mots j'aurai pu les écrire il y a trente ans de cela, et ils sont toujours d'actualité.
De même les journalistes, par respect pour l'ensemble de la population devraient tenir compte de la capacité de compréhension de la majorité des auditeurs, une question de respect.
Là encore les exemples sont nombreux sur nos chaînes locales.
Respect de la population, respect des enfants qui nous sont confiés.
Les têtes bien remplies de culture française peuvent elles comprendre ce message?
"mi avoue moin la koze kréole avec marmaille quand moi lété un lamontreur et si létait à refaire!!! minme avant moi la connu koike sa létai la diglossie et la pa lécole normale la apri a moin sa! moi la rode a lu tou seul, oté marmaille nou ouvre note zié et noute koko tète asteur"
Mais je leur ai aussi appris à utiliser le français et tout s'est bien passé. Ne venez pas me dire que je veux enfermer l'enfant Réunionnais! non je veux qu'il soit parmi les meilleurs et qu'il accepte et s'approprie plusieurs langues en passant tout d'abord par un bilinguisme équilibré.
Enseignement à l'école des langues régionales
Je me permet de répondre à votre proposition. Je serais un peu direct, ne vous formalisez pas trop.
"le respect [...] de l'homme créole et du respect dû à cet homme."
Parce qu'il y a un Homo Reunionnicus ? Martinicus ? Creolicus ? Existe t'il aussi un Homo Franciscus ? Pour ma part, je ne connais que des CITOYENS français à part entière et qui méritent tous le meme respect sans distinction d'origines quelles qu'elles soient.
"Pour que le Réunionnais soit en paix avec lui-même et avec les autres, reconnaissons lui sa langue, et sa culture dès la maternelle."
Pour ma part j'enseigne dans un établissement publique du Nord de l'Ile de La Réunion. Je ne vois pas mes élèves traumatisés, perturbés, déculturés...bien au contraire, dans la cour de récréation, à la cantine, en classe mes élèves parlent, jurent, "cassent la blague" en créole.
Ont ils vraiment besoin d'apprendre une langue qu'ils ont entendu dès le berceau ??? Le parler créole est il réprimé par les forces de l'ordre ? Interdit-on les groupes locaux de chanter ( et j'aime le séga, le maloya...) en place publique ? A la Radio ,? A la Télé ? N'y a t'il pas un JT en créole ? Ne voit on pas des courriers de lecteurs en créole ? La publicité ? ( voir la pub pour une limonade locale )...
Il faut arreter avec l'image d'une école de type Jules Ferry qui interdirait de " cracher et de parler créole" ( en l'occurence à l'époque il s'agissait du Breton ).
Bien au contraire on nous encourage à laisser nos élèves à s'exprimer quand il ne le peuvent pas en francais avec leur mots.MAIS...
Mais pour quel BUT ?
Quelle langue pour quel objectif ?
L'objectif de l'école PUBLIQUE est de former un CITOYEN FRANCAIS qui partagera le meme bagage, les memes savoirs, références... que son petit camarade de Bretagne, de Paris ou d'Alsace... La langue française est le seul outil pour communiquer entre tous les membres de la nation. Sinon...
OR, il me semble qu'il y a plus de travail à faire pour que nos élèves maitrise le FRANCAIS que le Créole. Et qu'on ne me dise pas que nos élèves ne savent pas le francais. La télé, la radio, ne sont 'ils pas en français ?Tous les films des studios d'hollywood, dont on reproche à nos enfants de ce gaver du soir au matin, ne sont ils pas en français ?
J'entend bien votre argument sur l'accueil des tout petits, qu'un passage d'un milieu "créolophone" à un milieu "francophone " au moment de la rentré scolaire ( la découverte et l'apprentissage du monde l'école primaire est en soit déjà une grande aventure ) peut "bloquer". Mais cet accueil, ce passage doit rester un...passage...temporaire...L'objectif reste la maitrise de la langue française à terme.
Que l'on ne se méprenne pas : je vis depuis 15 ans à La Réunion, j'aime sa culture ( ou dois je dire Kiltir ? La graphie est encore un sacré probleme à organiser ), j'aime sa verve / faconde / bagou...et tout le reste MAIS je suis et je reste persuadé que "caresser dans le sens du poils" le public créolophone n'est pas positif. Pourquoi "casser son ki" à apprendre une langue française puisque tout me sera apporter sur un plateau.
Je vous cite encore :
"Dans les administrations, les réunions de professeurs, les réunions de travail, la langue Créole doit avoir sa place et ce n'est pas le cas à la Réunion et les exemples sont nombreux où cette langue est dévalorisée, fusillée."
Et pourquoi pas traduire les document officiels, rendre la justice, et obliger l'emploi de cette langue pour travailler dans l'ile tant qu'on y est...
Connaitre les difficultés linguistiques spécifiques d'une partie de la population n'est pas reconnaitre l'existence d'une langue avec les memes obligations que la langue officielle de la République. Le temps des Provinces de l'Ancien Régime avec leurs privilèges, coutumes et particularisme est révolu. Il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants sur le territoire de la République Française.
On peut parler créole comme on parle breton, occitan, basque, corse, patois provençal, lyonnais, ch'ti, auvergnat...et j'en passe mais soyons réaliste, elle ne seront jamais des vecteurs de communications hors de leurs zones culturelles. Une lame de plus dans le "couteau suisse" de la culture individuelle, oui, mais pas la lame principale...
Priorité au francais dans le tronc commun, langue elle meme bien malmenée dans ce monde anglophone ( et bientot Sinophone ? ). Assurer des bases solides à tous. L'essentiel.
Bien sur, je n'ai rien contre les options d'enseignement de langues locales. Mais, là encore à quand l'adoption du breton, occitan, basque, corse, patois provençal, lyonnais, ch'ti, auvergnat... parce que certain se sentiront atteint dans leur dignité ? A quand celui du langage des banlieue que certain reve de voir un jour comme un langage en soit ? C'est la porte ouverte à tout et surtout à n'importe quoi
Et encore, ce pose le probleme de leur financement. L'argent PUBLIC dedié à l'éducation NATIONALE doit il servir à promouvoir des savoirs restreints à une région ? Que ce qui est régional releve... des régions.
Il y a bien d'autres problèmes bien plus graves dans nos DOM que de perdre du temps et de l'énergie ( et des sous ? ) dans des querelles aussi bénignes que "quelles langues à l'école"
Pour ma part la réponse est simple. Français dans l'espace public, langue régionale dans l'espace privé et associatif.
Enseignement à l'école des langues régionales
Les langues régionales doivent avoir leur place dans la République en tant que...langues Régionales.A ce titre elles peuvent et sont enseignées,sur la base du volontariat,en complément de langue nationale inscrite dans la constitution,à savoir le Français.Le Français est donc la langue qui doit être apprise par l'ensemble des Français,à l'école publique.
De ce fait c'est le Français qui doit être utilisé dans tous les échanges publics du fait qu'il est ,de fait,compris par l'ensemble des citoyens normalement scolarisés.
Le remplacement du Français par une langue régionale n'est pas condamnable en soi mais constitue un choix politique de rupture avec le reste de la Nation Française.
De ce point de vue l'utilisation systématique du créole sur les médias dans les conflits sociaux (cf LKP) fait de cette langue une langue de combat.
Ce n'est bien entendu pas le cas de son utilisation artistique ou dans la sphère privée.
Si on veut sauver le créole il faut en faire une langue qui rapproche et non celle qui divise.Il faut donner au non créolophone l'envie (et non l'obligation)
de l'apprendre pour mieux communiquer et comprendre son environnement.
Enseignement à l'école des langues régionales
pour répondre a cincinatus,
vous sous-estimez grandement l'apport et l'impact de l'introduction du creole ( et par là même sa reconnaissance) a l'ecole des le plus jeune age.
c'est un peu facile de dire que le français et l'anglais sont plus important dans un monde tourner vers l'internationalisattion et la mondialisation. mais je pense, (et j'en suis sûr) qu'apprendre non pas une langue que l'on reserve a un simple espace privée ou associatif, mais une langue dont on est fièr de parler en public et qui correspond a une identité, est un atout majeur pour l'avenir des jeunes, et pour la population.
que dois-je dire a mon interlocuteur : je suis français aux heures des bureaux, dans la rrue et reunionnais chez moi ?.... la question parait absurde et sans importance mais c'est cette même question de manière inconsciente qui revient dans les petits esprits de nos enfants à l'ecole, et qui les perturbe. ils sont contament tiraillé entre le français de l'ecole et le créole de la maison. quelle est la solution ? les empecher de parler creole ? ne peut-on pas les aider a resoudre ce conflit ( qui n'est pas un) en leur montrant que créole et français ne s'oppose pas.
pour exemple, le breton est enseigné dans l'ecole bretonnes, alors certes on ne parle breton qu'en bretagne je vous l'accorde, les petits bretons (ou corses ou basques pour suivre le même exemple) n'ont, pour autant, pas de difficulté suplementaire et/ou particulière pour maitriser le français. cherchez l'erreur !!
apprendre une langue ce n'est pas qu'apprendre des mots, ce n'est pas que traduire un doccument, administratif, de justice. c'est apprendre un culture, une façon de pensé, un façon de voir le monde aussi unique qu'est cette langue. alors je pose la question : pourquoi l'education nationale ne devrais pas offrir cela au reunionnais ? pourquoi l'ecole ne devrais pas nous permettre d'en apprendre plus sur la Reunion, sa langue, sa culture ? de decomplexer les jeunes générations par rapport au créole ? de nous donner la possibilité de se respecter (on voit souvent des reunionnais se sentir devaloriser, géner, face au français parcequ'il ne le parle pas parfaitement, devalorisation qui retombe sur les épaules de leurs gamins) ?
a vous entendre, il s'agit de laisser le créole dans un petit coin, las bas loin, dans la sphere privé relégué a une petite originalité regional pour dépayser le touriste sous pretexte que le français (et/ou l'anglais) ben c'est pour des truc sérieux et c'est bien plus important.
enfin.. je carricature un peu. m'enfin donc puisque que la question des depenses publics dans nos DOM vous importe plus que la reconnaissance de notre culture dans tout les spheres de la société (y compris l'ecole), je vous laisse à vos impôt.
cordialement
Jayce
Enseignement à l'école des langues régionales
Contrairement à ce que cincinnatus affirme, la reconnaissance du créole est un élément fondamental et essentiel si on veut espérer aboutir un jour à un réel développement de notre île.
J'irais jusqu'à exiger que certains fonctionnaires (enseignants au moins jusqu'au CM2, policiers, gendarmes, magistrats, surveillants de prison, professions de santé, fonctionnaires de "contrôle", ...liste non limitative) soient obligés d'apprendre le créole si ce n'est pas leur langue maternelle.
Quant aux locuteurs " de naissance" du créole réunionnais un grand nombre d'entre eux n'auraient que des bénéfices à attendre d'un réel apprentissage de leur langue ; les petits Français apprennent le français à l'école, de même dans tous les pays du monde : les petits Anglais l'anglais, les petits Italiens, l'Iialien, etc...On ne voit vraiment pas par quel miracle les petits Réunionnais n'auraient pas, eux aussi , à apprendre à bien parler leur langue...ne parlons pas de l'écriture que la plupart des Créoles ne savent même pas lire sauf quand ça ressemble à du Français, faute précisément d'avoir appris à l'école !
Le créole n'est ni un banal patois, ni une sous-langue : c'est une langue à part entière (les linguistes l'ont établi depuis des lustres !) qui au-delà de la langue, contient la culture, l'identité et le génie créole...Alors ne nous suicidons pas en méprisant notre propre génie !!!
Charles Durand
Le Brûlé St-Denis
Enseignement à l'école des langues régionales
Dans leur grande majorité, les enseignants sont sensibles à la légitimité officialsée du créole à l'école. Un petit nombre s'engage dans les options validées par les instances académiques. Pour beaucoup d'autres, la nouvelle permissivité langagière génère un laisser-parler tout à fait salutaire si l'on se réfère aux interdits d'hier qui ne permettaient pas aux enfants de s'exprimer. Mais elle peut générer souvent un laxisme pédagogique des plus risqués eu égard aux objectifs de maîtise du français.
Pire: la doxa de plus en plus répandue pour pallier les difficultés rencontrées en français consisterait à instaurer plus de créole.
Croire que l'introduction du créole (classes bilingues en maternelle) résoudra ipso
facto les problèmes particuliers du français en milieu créolophone procède au mieux de l'ignorance, au pire d'une désinvolture dont font les frais les élèves réunionnais.
Quels sont les programmes expérimentés pour les objectifs annoncés d'une meilleure réusite en français ?
Quelles sont les évaluations pratiquées ?
Pour l'heure, les résultats de 2009 aux évaluations nationales de CM2 à La Réunion montrent que les acquis en français sont fragiles ou insuffisants pour 40% des enfants; à peine un peu plus d'un élève sur cinq arrivent à repérer les temps simples des verbes les plus fréquents.
Faute de comprendre les énoncés, les acquis en mathématiques sont fragiles ou insuffisants pour 53% des enfants !
Enseignement à l'école des langues régionales
Il serait urgent de définir officiellement le rôle du créole à l'école, d'élaborer un projet de didactique adaptée du français, et de poser des exigences en matière de formation.
La prévention de l'illettrisme par une méthodologie raisonnée coûterait moins cher que les plans de lutte sans cesse renouvelés : le dernier en date pour la période
2007-2013 approche les 200 millions d'euros !
(Voir le dispositif consultable en ligne du Plan d'Orientation Stratégique de Prévention et de Lutte contre l'illettrisme.)
Enseignement à l'école des langues régionales
Cincinnatus, vous avez une vision "coloniale"et surannée de l'usage du Créole dans les insitutions publiques.
Là encore, le Créole est cantonné dans un rôle "réducteur" !
D'accord, il faut connaitre le Francais, l'Anglais et l'Espagnol mais il ne faut pas négliger le Créole pour autant.
La Constitution francaise reconnait (enfin) les langues régionales et le Créole, en l'occurence, est plus qu'une langue régionale puisqu'il est parlé par 12 millions de personnes dans 15 pays et territoires de la Caraibe et de l'Océan Indien.
A Miami, ville américaine, il est la 3ème langue officielle et dans les DOM, il n'aurait aucune existence juridique ? Allons donc !
Je prône un apprentissage de notre langue maternelle à l'école primaire, en sus de la langue officielle, comme cela se fait dans tous les pays bilingues. Alors, finissons-en avec une vision "folklorique" quin remonte "au x temps des colonies". Cela fait longtemps que le Créole n'est plus un "patois" !
Enseignement à l'école des langues régionales
Pour répondre à vos interventions :
Enseigner le créole :
1) Pourquoi ?
A) Le créole est il en voie de disparition ?
Pas que je sache. Quand je travaille, circule, fais la queue à midi pour prendre ma barquette, discute avec / ecoute mes élèves, dans la rue, la cour, les magasins, j'entend partout autour de moi le créole. Les pubs, les radios locales sont en créole. Arretons avec le discour "créole en danger de disparition". Le jour où un humoriste local / groupe de chansons ne fera plus recette parce que le public ne le comprendra plus, alors là d'accord, créole en danger.
C'est pour ca ( pour reprendre l'exemple de Jayce ) que les Bretons se sont battus ( et à juste titre ) pour le ré apprentissage du bretons, car celui ci n'était plus parler que par quelques "gramoun bretons" dans leur maison de retraite...
Est ce le cas à La réunion et dans nos DOM ?
B) Est il interdit ?
Suite de l'arguement précédent : Non plus. Ni dans les médias, ni dans la culture. Les artistes peuvent librement s'exprimer dans l'espace public en créole s'il le souhaite. Pas de probleme donc.
2) Quel But ?
A) Sauvegarder les langues locales ? Voir plus haut. Je ne suis pas convaincu que ces langues soit en voie de disparition
B) Une question de fierté ?
Certain ecrivent qu'ils sont fier de parler créole. Ressentez vous une irrésistible poussé de fierté à chaque mot créole prononcé ? Tant mieux pour vous. Quand je parle français ce n'est pas mon cas. ( Est ce condamnable ? Dois je faire preuve de nationalisme culturel ? ) Je plaisante mais je suppose que c'est une question de ressenti et de sentiments, qui comme chacun le sais ne se discute pas.
C) Réparer un traumatisme ?
Jayce nous parle du traumatisme chez nos élèves qui ne savent plus qui ils sont...Français, réunionnais, européens... Chacun fera le tiercé dans l'ordre de ses préférence et indiquera par la meme son objectif politique :
Pour ma part je suis et resterai toujours le défenseur d'une identité nationale et ENSUITE Regionale. Chacune ne s'excluant pas mais étant subordonnée. On peut etre fier d'etre périgourdin, breton, normand, alsaciens, miquelonnais ou bien occitan du moment que l'on reconnait une identité commune en la France ( oui, je sais je frole le patriotisme ;-) ). Tache ardue qui se complique avec le construction d'une identité EUROPEENNE.
Donc pour moi : 1) Européen-Français-régional.
C'est déjà assez compliqué de ce mettre d'accord à 27 alors s'il faut tenir compte de tout les amour propre de toutes les régions ( Bavière, Ecosse, Basque, Lombard,...) c'est pas gagné...
D) Pourquoi faire alors ?
Claude Houel a une position intermédiaire : Enseigner le créole si l'on veut, pour qui le souhaite ( pas de probleme pour moi d'ailleur, hors argument du cout et de sa prise en charge... mais j'y renviendrais plus bas ).
La VRAI question est : dans quel BUT ?
S'il s'agit d'en faire l'égal du français alors les visées sont POLITIQUES.
Je cite :
"Le remplacement du Français par une langue régionale n'est pas condamnable en soi mais constitue un choix politique de rupture avec le reste de la Nation Française."
Entièrement d'accord. La langue française est la langue de communication nationale car elle doit etre compréhensible et utilisable par l'ensemble des citoyens. Remettre en cause cette prédominance c'est le retour à la France des provinces d'avant 1789. Chacun parle son patois de son coté et ne comprend pas le voisin. Mais peut etre est ce le but recherché par certain ? Autonomie ? Indépendance ? Chacun pour soi ? La question est ouverte.
3) Comment ?
Enseigner le créole à ceux qui le souhaite ( et ce pose la question de quel créole ) très bien. Dans quel cadre ? Quelle limites ? Quel fiancement ?
A) Du probleme du Français.
Hubert Delisle cite quelques chiffres :
"les résultats de 2009 aux évaluations nationales de CM2 à La Réunion montrent que les acquis en français sont fragiles ou insuffisants pour 40% des enfants; à peine un peu plus d'un élève sur cinq arrivent à repérer les temps simples des verbes les plus fréquents."
Avant d'apprendre le créole ( langue déjà parlée par nos enfants ) n'est il pas plus urgent de consacrer du temps et de l'argent à l'apprentissage de manière satisfaisante du français ( qui est accessoirement la langue nationale...) ?
Quel avenir professionnel pour un individu ne maitrisant bien que le créole et imparfaitement le Français ( sans parler de l'anglais et autres langues...)
D'ailleur, je remarque que les interventions sur ce forum se font en français. Seraient elles en créole que déjà la plupart des lecteurs non créolophones décrocheraient. CQFD, il faut une langue nationale compréhensible pas tous et parfaitement maitrisée.
B) Quel créole ?
J'ai cru comprendre ( mais je laisse ceci aux éminents spécialistes "péi" ) qu'il y avait DES créoles, y compris dans la meme iles ( Du Nord, du Sud, des Hauts, des Bas ) avec un vocabulaire et des accents différents. Belle richesse, très bien...
Jankolo dit qu'il existe une communauté de 12 millions d'individus ( 15 pays ) parlant créole. LE MEME CREOLE ??? Que celui de La Guadeloupe, de La Martinique, de La Réunion, de Guyane, de Saint Pierre et Miquelon ( que sais je encore ? ) est le meme et que tous ces gens peuvent parler en se comprenant ?
Mais lequel enseigne t'on ? Tous ? Chacun le sien de son coté ? Plusieurs ? Combien ?
C) Du cadre :
Bien : créole Option langue régionale je suis pour. Quel niveau ? Dès la maternelle ? Le CP ? Les semaines ne sont elles pas déjà assez chargée entre le français, les math, l'hist-géo, les SVT,...
je sais, l'argument des horaires scolaires est facile mais bien réel. On rajoute des heures ? On en enleve au profit d'une Option régionale ? Quelle matière doit etre sacrifiée ? Les TICE ? Le Français ? ( inutile de m'étaler la dessus vous imaginez mes arguements ).
Il ne saurait etre question d'une obligation bien sur... pour répondre à Durand du Brulé qui souhaite que tout individu muté à La Réunion soit en obligation de maitriser le créole ( vaste programme ! Si tout les Français travaillant dans une région devaient maitriser la langue régionale...imaginez le probleme...).
D) Du financement :
Qui paye ? L'ensemble du peuple français pour l'enseignement de langues régionales ? Les régions ?
Enseignement à l'école des langues régionales
La question de l'enseignement du créole, une question très controversée. Je crois qu'il faut reconnaître au réunionnais un patrimoine culturel et linguistique. Oui il y a une identité nationale belle et bien présente, loin de favoriser les mouvements indépendantistes, l'enseignement du créole à l'école pourrait former à long terme des citoyens français accomplis dans leur vie de tous les jours. Ce qui fait avancer le débat politique c'est la pluralité.
Par ailleurs, l'enseignement du créole ne devrait pas se limiter à la seule langue, la réunion possède un patrimoine littéraire, artistique, bref un patrimoine culturel très riche, ce patrimoine est en train de disparaîtres des mémoires petit à petit. Quand vous dîtes qu'il n'y a pas d'urgence moi je crois qu'il y en a une, aujourd'hui, à l'école nous formons des enfants qui ne savent rien des réalités culturelles et historiques de leur île. Par ailleurs, le créole d'années en années perd de nombreuses expressions, se francise petit à petit, ne subsiste alors que les expressions créoles les plus usitées. Nous devons anticiper, et former les jeunes qui le souhaitent à la culture locale.
De plus, vous dîtes qu'il n'y a pas de traumatisme chez les enfants réunnionais aujourd'hui, pourtant nombreux sont les enfants qui ne savent pas parler français, qui sont rejetés en quelque sorte de la société du fait qu'il ne parle pas français parce qu'on ne leur a pas donné les moyens de différencier créole et français à l'école, s'en suit alors échec scolaire et exclusion sociale. C'est une réalité. L'enseignement du français à la réunion n'est pas adapté aux circonstances socio-culturelles de l'île. Comment peut-on encore apprendre le français comme langue maternelle aujourd'hui alors que pour beaucoup d'enfants cette langue leur reste étrangère?
"L'objectif de l'école PUBLIQUE est de former un CITOYEN FRANCAIS qui partagera le meme bagage, les memes savoirs, références... que son petit camarade de Bretagne, de Paris ou d'Alsace... La langue française est le seul outil pour communiquer entre tous les membres de la nation. Sinon..."
Pour répondre à Dijoux Gabriel, je ne suis pas tout à fait d'accord. Oui il faut que les citoyens français partagent le même savoir, oui il faut une langue commune c'est indubitable. Cependant, former un citoyen avant tout lui donner des outils pour exercer son esprit critique pour faire avancer le débat politique. En quoi l'enseignement du créole empêcherait de faire du réunnionais un bon citoyen français?
Dans quelles mesures appliquer l'enseignement du créole?
L'enseignement du créole devrait se faire dès la maternelle pour les parents qui le souhaitent, afin que l'enfant puisse apprendre à différencier Créole et Français, et ainsi d'éviter plus tard toutes les confusions de langage. Par ailleurs tout le long de sa scolarité l'enfant devrait avoir la possibilité de continuer son apprentissage du créole. Cette enseignement du créole devient plus probant au lycée, en effet elle offrirait des opportunités formidables aux réunionnais et réunionnaises d'aujourd'hui. En effet il y a des textes d'auteurs réunionnais (écrits en français) qui sont d'une formidable richesse. Bien sûr il y a des considérations financières que je ne serai pas à même dé résoudre, mais avec de la volonté de la part des collectivités locales, régionales et départementales cette question ne serait pas bien difficile à résoudre.
Enseignement à l'école des langues régionales
Michel Launey
Professeur honoraire de linguistique, Université de Paris VII
Directeur de recherches honoraire, IRD de Guyane
launey@cayenne.ird.fr ou mlauney@wanadoo.fr
Dans le cadre des Etats Généraux de l’Outre-mer, j’ai trouvé une contribution mahoraise réclamant entre autres un enseignement des langues locales, qu’on trouvera en annexe du présent texte, et à laquelle je sens qu’il est de mon devoir d’apporter un commentaire.
J’approuve totalement ce qui est dit de l’histoire et de la géographie, mais je voudrais tout particulièrement m’attacher à la question des langues, en approuvant le principe mais en suggérant des précisions. Je le fais en tant linguiste, ayant travaillé plusieurs années en Guyane sur la question de la présence des langues maternelles à l’école, et connaissant un peu Mayotte (j’ai entre autres participé au colloque de mars 2006 sur le bilinguisme, et le texte de ma contribution est encore disponible sur le site du vice-rectorat).
C’est à ce titre que je me désole du retard pris par Mayotte sur tous les autres DOM-TOM par rapport à cette question. Il y règne encore une conception fausse d’une sorte d’antagonisme entre les langues, de sorte que ce serait l’intérêt supérieur de la République que de laisser le français seule langue présente à l’école, sauf apprentissage d’une ou deux langues vivantes (ou anciennes), et ce toujours comme langue seconde, avec une progression à partir de zéro.
Or il est reconnu depuis bien longtemps que l’enseignement dans une langue seconde (NB. seconde ne veut pas dire secondaire ou moins importante, mais simplement apprise en second, non-maternelle si l’on préfère) est beaucoup moins efficace que s’il se fait en langue première (= maternelle), et ce même par rapport aux objectifs les plus légitimes et les plus nobles de l’école (transmettre des connaissances, apprendre la socialisation, ouvrir sur le monde, former des futurs citoyens capables de se faire leur propres opinions…). Il ajoute à l’ensemble des difficultés liées aux apprentissages une difficulté proprement linguistique : mauvaise compréhension de ce que dit le maître, passage à l’écrit dans une langue mal connue, et, surtout au début de la scolarisation dans les petites classes, sentiment que l’école est un univers étranger où l’on parle de choses et de lieux inconnus dans une langue qu’on a du mal à comprendre (où l’on retrouve la question de l’histoire et de la géographie, mais aussi des SVT par exemple).
Il est donc de bonne politique de faire tout ce qui est possible pour qu’un élève, surtout très jeune (cycles 1 et 2) trouve à l’école une présence de ce qui lui est familier, et qui est le meilleure socle pour l’introduction de connaissances nouvelles, dans la perspective d’une nécessaire ouverture au monde extérieur. Très difficile dans le cas d’une non-francophonie étrangère et plurielle (comme on le voit dans certaines zones de France métropolitaine), cette politique est beaucoup plus facile à mettre en œuvre (et beaucoup plus bénéfique pour tous) dans le cas d’une non-francophonie autochtone, comme dans certains territoires d’Outre-mer où l’on trouve des classes linguistiquement homogènes : c’est largement le cas à Mayotte.
Dans une telle perspective, la langue maternelle et la langue de scolarisation ne sont plus des symboles antagoniques, mais bien des langues, c’est-à-dire des constructions intellectuelles qui peuvent s’étayer mutuellement dans le développement cognitif et la formation d’un bilinguisme équilibré. Dans l’intérêt de la raison et celui de la société, le mot d’ordre n’est pas « Pour en faire de bons francophones, éradiquez toute présence de leurs langues maternelles », mais « Pour en faire de bons francophones, faites-en de bons bilingues, qui trouvent dans leur bilinguisme une source de plaisir et de stimulation intellectuels ».
En Guyane et dans les territoires du Pacifique, des expériences convergentes (Intervenants en Langue Maternelle, Instituteurs en langues kanaks ou polynésiennes) se développent depuis plus de dix ans. Elles sont axées principalement sur les petites classes, en permettant aux élèves d’avoir des « activités de langage » en langue maternelle. Bien loin d’entretenir des tendances politiques centrifuges, ces programmes contribuent plutôt à la cohésion sociale en donnant du sens à l’école où l’enfant se sent mieux respecté et mieux aidé dans ses apprentissages. J’ai en 2006 pu visiter à Mayotte deux écoles (Mtsangamoudji et Tsingoni) où une expérience de ce type était en cours. Mais si les activités sont voisines, il semble que la formation des enseignants ait été très insuffisante, et que le dispositif ne bénéficie que d’un faible soutien institutionnel. Pourtant, avec un corps d’enseignants du primaire largement mahorais, le développement d’un tel dispositif serait facile à Mayotte (en tout cas, au moins autant qu’en Nouvelle-Calédonie, et plus qu’en Guyane) : or c’est là qu’il est le plus tardif.
L’objectif est de prendre au mot le principe de maîtrise du langage et de la langue française, en sachant que pour les bilingues la maîtrise du langage comprend aussi celle de la langue première, et que toutes les recherches en psycholinguistique et en sciences de l’éducation montrent que les performances scolaires sont meilleures là où une place est faite à la langue première des élèves. On peut à partir de là envisager plusieurs répartitions entre la langue première des enfants et le français : en Guyane, on a 1 à 2 heures de langue première par semaine, dans le Pacifique entre 2h40 et 5 heures. A Wallis (selon un modèle existant dans plusieurs pays latino-américains pour l’enseignement en direction des Amérindiens), on a un début de scolarisation en langue première, et une introduction croissante de la langue officielle d’une année à l’autre.
Les objectifs changent en cycle 3 et dans le secondaire, où le langage est déjà stabilisé et où les enfants commencent à développer des capacités métalinguistiques de réflexion sur le langage. A ce niveau, les activités appelées jusqu’à il y a peu observation réfléchie de la langue (et maintenant , sauf erreur, tout simplement grammaire) prennent tout son sens. Mais il est absurde de ne donner aux élèves à observer que le français, sans le contrepoint que peut représenter leur langue première. D’abord, parce qu’ils se sentiraient valorisés en tant que locuteurs d’une langue qui mérite d’être observée et étudiée ; ensuite, parce que la comparaison de leurs deux langues (maternelle et français) entraîne une conception plus riche des possibilités du langage, ce qui a des effets bénéfiques sur l’ensemble des apprentissages ; enfin, parce que les langues de Mayotte appartiennent respectivement aux familles bantoue (le shimaoré) et malayo-polynésienne (le kibushi), et que ces familles linguistiques sont bien connues des linguistes à cause de certains phénomènes grammaticaux d’un intérêt majeur (par exemple, les classes nominales des langues bantoues ; les voix verbales dans les deux familles) qui donnent à ces langues les mêmes qualités de ferment intellectuel que celles attribuées traditionnellement au latin et au grec.
Cette fois, l’intérêt intellectuel des langues ne concerne pas leurs seuls locuteurs, mais l’ensemble des élèves, y compris métropolitains, et il ne s’agit pas nécessairement pour eux d’apprendre les langues de Mayotte pour les pratiquer, mais d’apprendre des choses sur ces langues, de s’y intéresser, de pouvoir les observer. Le principe toutes les langues intéressent tout le monde est à la base d’une approche connue sous le terme d’Eveil aux langues et au langage, pratiquée dans plusieurs pays européens dont la France, et qui consiste à faire de la pluralité des langues non un handicap, mais un atout pédagogique, en proposant aux élèves un ensemble d’activités mettant en jeu plusieurs langues sans perspective d’apprentissage (au sens ordinaire) de ces langues. Dans le cas de Mayotte, un élève de langue maternelle shimaoré pourrait ainsi s’intéresser au français, à l’anglais (en tant que grande langue internationale), au kibushi (en tant qu’autre langue locale présente à Mayotte), au shindzuani et au shingazidja (en tant que langues comoriennes très proches du shimaoré, les ressemblances et les différences étant une source de développement des capacités métalinguistiques), au malgache (langue très proche du kibushi), au créole réunionnais (parlé dans un DOM proche et où vivent beaucoup de Mahorais), au swahili (grande langue bantoue prestigieuse), et bien sûr à l’arabe, très présent à Mayotte à travers la religion mais aussi exerçant une forte influence culturelle sur toute l’Afrique orientale. Une telle présence de l’arabe est distincte mais non exclusive d’un enseignement de l’arabe en tant que langue vivante étrangère, sur les principes d’apprentissage des langues secondes (avec une progression partant de zéro), et dont le développement serait évidemment compréhensible et souhaitable dans le contexte de Mayotte.
Comme on le voit, le mot d’ordre « enseigner les langues à l’école » est ambigu et doit être précisé. Dans les petites classes, la meilleure formule consiste en activités de langue maternelle, visant à structurer le langage dans la langue première tout en introduisant la langue de scolarisation. En cycle 3 et dans le secondaire, ces activités peuvent prendre d’autres formes, et s’adresser à tous les élèves. Diverses modalités et divers contenus de cette présence des langues peuvent être envisagés, de même que des ajustements dans le cas des écoles où les classes ne sont pas linguistiquement homogènes : il y a suffisamment d’expériences à l’étranger, et même dans le cadre français, pour pouvoir nourrir la réflexion.
Il est cependant clair que pour ne pas échouer ou se perdre dans les dérives folklorisantes, un « équipement » des langues est nécessaire en termes de grammaires et lexiques utilisables dans le contexte scolaire, de normalisation orthographique, de matériel pédagogique de toute sorte, et surtout de formation des maîtres. Il existe des documents, estimables quoiqu’encore insuffisants pour le shimaoré (le manuel de SHIME, le cours sur Internet, celui de Oussemi Maandhui, la grammaire de M.F. Rombi), mais pratiquement rien sur le kibushi (je ne connais que la grammaire sakalave de D. Thomas-Fattier, mais il y a peut-être d’autres choses…). J’ai personnellement entrepris d’acquérir quelques connaissances sur le shimaoré et le kibushi, et suis prêt, dans la limite de mes disponibilités et de mes compétences, à me mettre au service de toute réflexion sur les manières les plus fructueuses d’assurer une présence de ces langues dans l’enseignement, dans l’intérêt des élèves comme dans celle de l’Education Nationale.
Bibliographie sommaire.
Sur les effets cognitifs de la présence des langues maternelles :
HAMERS, J.F. et BLANC, M.,1983, Bilingualité et bilinguisme, Bruxelles : Mardaga.
Sur des expériences dans les DOM-TOM
GOURY, L., LAUNEY, M., QUEIXALOS, F., et RENAULT-LESCURE, O. (2000). Des médiateurs bilingues en Guyane française. Revue française de linguistique appliquée V-1: 43-60.
LAUNEY, M. (2005) "L’exploitation pédagogique des langues maternelles : analyse et perspectives du cas guyanais", in L.F. PRUDENT, F. TUPIN et S. WHARTON (v. ci-dessous).
PRUDENT, L. F., TUPIN, F., et WHARTON, S., coord. (2005) Du plurilinguisme à l’école. Bern: Peter Lang.
VERNAUDON, J. et FILLOL, V., coord. (2009) Vers une école plurilingue dans les collectivités françaises d’Océanie et de Guyane. Paris: L’Harmattan.
Evaluations des dispositifs dans le Pacifique
NOCUS, I., FLORIN, A. et GUIMARD, P. (2005) Suivi longitudinal de l’évaluation de l’expérimentation « L’enseignement des langues et de la culture kanak à l’école primaire de la Nouvelle Calédonie », rapport remis au gouvernement de la Nouvelle Calédonie.
NOCUS, I., GUIMARD P. et FLORIN, A.(2008) Evaluation de l’expérimentation pour l’enseignement des langues polynésiennes à l’école primaire publique de la Polynésie Française, rapport à destination de la Direction de l’Enseignement Primaire de la Polynésie Française.
PINEAU-SALAÜN, M. (2004) L’enseignement des langues et de la culture kanak à l’école primaire publique de la Nouvelle Calédonie, rapport de recherche au gouvernement et à l’IFM de la Nouvelle Calédonie.
Sur l’éveil aux langues :
CANDELIER M. (coord.) (2003a) Evlang – l’éveil aux langues à l’école primaire. De Boek – Duculot, Bruxelles.
KERVRAN, M., CANDELIER, M., DAVID, A. et LIMANI, I. (2006) Les langues du monde au quotidien, 2 vol. (Cycle II- Cycle III), CRDP de Rennes.
PERREGAUX, Chr., de GOUMOËNS, Cl., JEANNOT, D. et de PIETRO J.F. coord. (2003) Education et Ouverture aux Langues à l’Ecole (EOLE). Neuchâtel : Conférence interrégionale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin.
(Site internet) : http:/www.chez.com/jaling/convention.html
Annexe : contribution sur Internet
Enseigner les langues locales
Identité, culture et mémoire
Pour la réconciliation de ces trois thèmes, il faut absolument qu'ils soient enseignés dans les écoles.
- Histoire : Et sans tabous, s'il vous plaît. Car plus on essaie de cacher certains détails et plus on s'expose à des frustrations dans le futur.
- Géographie : Il n'y a pas que le massif central, ni le nil ou les Etats-Unis. Les Mahorais doivent aussi connaître la superficie de leur île, la densité, l'économie, etc.
- Langue : deux langues locales coexistent : Shimore et Kibushi. Il faut les enseigner comme les Métropolitains enseignent la langue française depuis la maternelle. Mais il y a aussi l'arabe. Ne pas apprendre l'arabe ne serait-ce qu'à partir du collège, c'est renier cinq siècles de l'histoire mahoraise.
Enseignement à l'école des langues régionales
@Mr Launay,
Tout à fait d'accord avec cette contribution. Vous avez de façon intéressante décrit la problématique de la cohabitation entre "langue maternelle" et "langue officielle" (ou "langue officielle" et "langue vernaculaire") dans un pays bilingue.
Attendu que les DOM et COM sont des pays bilingues (à minima), l'enseignement des langues régionales à l'école primaire prend tout sons sens, d'autant qu'il est prévu par la Constitution rénovée de 2008.
Puisse votre intervention éclairer la lanterne de tous ceux qui doutent de l'utilité d'apprendre le Créole,encore trop considéré comme un "patois", relégué au rang de "langue non-noble, de la rue, du folklore et des émotions" !
Enseignement à l'école des langues régionales
Soyons un tout petit Peu sérieux,Quelle est cette manie de vouloir inventer l' Histoire, l' histoire se constate, point.
Et je pense, qu'il faut laisser à la rue ce qui est à la rue, et à l' école ce qui est à l'école, sans se chagriner inutilement, nous savons que la rue va à l'école, comme l"école va à la rue, Dieu merci.
Je parle uniquement du créole de la Martinique et gwada.
Enseignement à l'école des langues régionales
J'ai 51 ans, j' ai été à l'école de Grand-Bourg de Marie-Galante Jusqu'en 3° dés le CE1 J'ai appris les arawacs, Cristophe Colomb L'histoire de la Guadeloupe L'esclavge et le reste............ qu'on arrête cette fausse vérité qu'on nous a appris Nos ancêtres les Gaulois. Et de même que la langue maternelle en guadeloupe c'est le créole, c'est faux et archi faux c'est ce que j'ai constaté depuis ma plus tendre enfance dans toute les familles gwada, du bourgeois jusqu'aux paysans de la plus profonde campagne c'est bien le français la langue maternelle.
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Gabriel BAVARDAY
Guadeloupe
23/07/2009
Enseignement à l'école des langues régionales
@Gabriel,
Moi, je suis à peine plus jeune que toi, j'ai été à l'école de Sainte-Anne jusqu'en 5ème. Dès le CE1, j'ai appris les Arawaks, les Caraïbes et Christophe Colomb. Mais j'ai aussi appris (par coeur) "nos ancêtres les Gaulois", Du Guesclin, le bonhomme de neige, le sapin est toujours vert, etc ...
J'ai également appris que Napoléon Bonaparte a créé les départements, les lycées et les Grandes écoles. Par contre, je n'ai pas appris qu'il avait mandaté Richepance pour rétablir l'esclavage en Guadeloupe et Leclerc à Saint-Domingue (Haiti). Je n'ai pas non plus appris que quand Champollion lui a révélé que les Egyptiens étaient Noirs, il lui a dit "qu' à cela ne tienne, nous falsifierons l'histoire" !
Quand j'ai eu un an, mes premiers mots ont été (en regardant une photo de mon père) : "ou ka gadé mwen ka dansé cha cha cha" ! Je vous confirme que le Créole est bel et bien ma langue maternelle (et celle de tous les gens de ma génération) même s'il est vrai que les enfants "citadins" de maintenant parlent français d'abord.
OUI A L'ENSEIGNEMENT DU CREOLE AU PRIMAIRE !
Enseignement à l'école des langues régionales
Jancolo,nous somme français entièrement à part, comme chaque individu vivant sur le territoire français , comme nous sommes français majeurs à 18ans.7 fois plus que les européens, nous sommes contrôlés au "faciès"; c'est ça la vrai question , n'est ce pas?
Moi je préfère, rester dans ce navire que je partage, voilà 400ans avec ma sueurs , mon sang ,..................plutôt que de partir dans une aventure ou le Négrisme est la seule proposition.
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Gabriel BAVARDAY
Guadeloupe
27/07/2009
Enseignement à l'école des langues régionales
Veus tu me dire que tu t'est pris pour un gaulois à 10 ans? sans blaguer. Et me dire aussi que le créole est ta langue maternelle, sans fabuler.
Enseignement à l'école des langues régionales
Une intégration après une assimilation voulu par Césaire et effective aujourd'hui .......................... vive Penchard........... et que cela ce fasse désormais avec force de loi.
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Gabriel BAVARDAY
Guadeloupe
27/07/2009
Enseignement à l'école des langues régionales
Alors, Jankolo ,si tu veus réinventer l' histoire tu peu toujours essayer!
Moi, Fort de ces faits, au lieu de faire l'autruche,je préfère affronter avec ma" singularité" mes problèmes dans la République Française.
Car je ne saurai être un Nègriste; je suis un Républicain.
Enseignement à l'école des langues régionales
@Gabriel,
Nous sommes d'accord au moins sur un point : moi aussi, je suis un Républicain !
Mais je suis aussi un chantre de la Créolité (et pas de la Négritude, et j'insiste là-dessus)
... Et je ne sais toujours pas quelle est la différence entre "négritude" et "négrisme" !
Enseignement à l'école des langues régionales
Si tu a pris la peine de lire tous mes commentaires à ta question,j'ajouterai simplement,la nègritude débouche sur un négrisme qui s' illustre par le symptomatique "je suis fière d'être un noir, nègre, ou de ma nègritude." qui est la seule motivation des autonomistes.Et je crois que tu peu aisément comprendre les dangers d'une telle Proposition.
Enseignement à l'école des langues régionales
les RMiste T' horripiles
On,je, en tout cas, l'avais remarquer, et tu pense que tu sera en haut dans l'échelle sociale de ta guadeloupe automnome avec une kirielles de boys à ton service?Missié l' ingénieur Jankolo.
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Gabriel BAVARDAY
Guadeloupe
28/07/2009
Enseignement à l'école des langues régionales
Un doux rêve, n'est ce pas, mon ami Jankolo
L'arrivisme c'est aussi une plaie!
Enseignement à l'école des langues régionales
[ ... les RMiste T' horripiles
On,je, en tout cas, l'avais remarquer, et tu pense que tu sera en haut dans l'échelle sociale de ta guadeloupe automnome avec une kirielles de boys à ton service?Missié l' ingénieur Jankolo ... ] ... Gabriel, ne dis pas n'importe quoi, tu es trop perspicace pour ça.
J' ai répondu à ton commentaire sur le thème "ne pas modifier l'Article 73".
Ceci dit, nous pouvons reprendre le débat sur le thème de "l'enseignement du Créole à l'école"
Enseignement à l'école des langues régionales
L'enseignement du créole à l'école?Cela me rappel 1981 qd Mittérand est arrivé Il a dit oui pour cet enseignement qui faisais partie de son programme, Mais la réalité pas de matériels pédagogiques en créoles et c'est toujours dans le même états aujourd'hui.
Enfin, pour dire que ça ressemble à une lubie de plus.